Les fantômes du Japon : Mythes, croyances et traditions

Les Yurei, figures emblématiques du folklore japonais, incarnent les âmes tourmentées des défunts qui n’ont pas trouvé le repos. Présents depuis l’Antiquité dans les récits et les croyances populaires, ces esprits errants se manifestent sous différentes formes et avec des intentions variées, oscillant entre malédiction et quête de justice. À travers les âges, leur influence s’est étendue de la littérature classique au théâtre, jusqu’au cinéma moderne et aux traditions encore vivantes aujourd’hui.

Les croyances japonaises sur l’au-delà et les Yurei

Au Japon, comme dans tous les autres pays du monde, on croyait — et on croit encore — à l’existence d’une vie après la mort. Ainsi, lors du décès d’un proche, il existe des rites funéraires afin que l’âme du disparu, la Tama, puisse trouver le repos. Si ces rites n’étaient pas respectés, cela pouvait engendrer des problèmes.

yurei - fantome du japon

Dans le shintoïsme, les âmes des morts aspirent à rejoindre le monde des esprits, le Reikai, ou même le Shinkai, soit le monde des Kamis ou des divinités. Dans tous les cas, les anciens deviennent les gardiens ou les protecteurs de la famille et on leur dresse même un autel au sein de la maison afin de les honorer.

Dans le bouddhisme, les esprits des défunts transmigraient de corps en corps dans un cycle karmique de réincarnation (le saṃsāra), et ce jusqu’à ce que l’individu atteigne l’éveil spirituel et, par extension, le nirvana.

Au Japon, ces deux systèmes de croyances cohabitent et se mélangent perpétuellement. Mais dans tous les cas, l’âme ou l’esprit des individus possède un destin propre, par-delà la mort. Il existe cependant des cas particuliers, où l’âme du mort se transforme en Yurei. Si, lors de la mort du corps physique, l’âme est tourmentée par « des remords, des souffrances, des chagrins, ou encore une vive colère », il se peut que cette âme ne trouve pas le repos des shintoïstes, ou encore ne se réincarne pas dans un nouveau cycle bouddhiste. Elle reste, pour ainsi dire, piégée à cheval entre le monde des vivants et des esprits, dans un lieu que l’on pourrait appeler les limbes. Cette situation peut arriver lorsque l’âme n’arrive pas à se détacher complètement du monde matériel. Soit parce qu’elle n’accepte pas sa propre mort, soit parce que les rites funéraires n’ont pas été correctement effectués, ou encore lorsqu’il lui reste des affaires à régler ici-bas. La Tama devient alors une âme en peine, un fantôme, ou encore un revenant.

Au Japon, on les appelle Yurei, et à ce stade de notre histoire, cela ne semble pas très différent des myriades de légendes que l’on trouve sur toute la planète. Cependant, les Yurei possèdent quelques spécificités propres, liées bien sûr à la culture japonaise et au système religieux syncrétiste Shintô/Bouddhiste. Ainsi, si les histoires de fantômes sont légion dans nos contrées, ils ne sont pas spécifiquement inclus dans le cadre religieux du christianisme. L’Église tend même à nier l’existence des fantômes, considérant qu’il s’agirait en fait de démons prenant l’apparence d’un mort par illusion.

Au Japon, c’est l’inverse : les Yurei font partie intégrante de la culture Shintô, et des rites religieux spécifiques leur sont dédiés, aussi bien dans le Shintô que dans le bouddhisme. L’autre caractéristique notable est leur puissance : bien loin d’être de simples revenants déambulant de façon hasardeuse, les Yurei possèdent de grands pouvoirs, notamment celui de déclencher un Tatari (une malédiction, si vous préférez).

Les Yurei : esprits tourmentés du Japon

Le terme Yurei signifie « esprit sombre » ou « esprit maléfique ». Ce sont les âmes des morts qui errent dans les limbes. Ils peuvent tourmenter, hanter, posséder ou maudire les vivants. À noter que les Yurei ne doivent pas être confondus avec les Yokai, qui ne sont pas des esprits de défunts mais des entités surnaturelles formant un large panthéon, à l’instar de nos fées, lutins et autres farfadets.

Bien sûr, tout le monde ne devient pas un Yurei après la mort. Il y a toujours des conditions particulières, et ces dernières vont définir la nature du Yurei. Si les rites funéraires n’ont pas été effectués correctement, le mort peut revenir demander réparation pour ce manquement. Si les rites sont accomplis a posteriori, le Yurei pourra naturellement trouver le repos. Cette catégorie n’est en général pas la plus dangereuse. Mais dans la plupart des cas, l’esprit du défunt reste attaché au monde matériel en raison d’émotions puissantes : un sentiment d’injustice dont il fut victime, un amour qu’il n’arrive pas à oublier, ou encore un désir de vengeance. Par exemple, si le défunt a été assassiné, il peut réclamer justice et hanter son meurtrier jusqu’à ce que le crime soit puni.

Quelle que soit la raison qui pousse un défunt à revenir sous la forme d’un Yurei, cet esprit sera attaché à un élément du monde matériel, comme un phylactère : une personne, un lieu ou un objet. Dans le cas d’une personne, le Yurei peut la posséder et provoquer de graves troubles physiques et psychiques. Les raisons de cette hantise peuvent être multiples : soit parce qu’il veut poursuivre son existence sur Terre, soit pour maudire une victime.

Un Yurei peut également s’attacher à un objet, soit parce qu’il lui a appartenu de son vivant, soit parce qu’il lui reste une tâche inachevée liée de près ou de loin à cet objet. L’un des meilleurs exemples est celui du Yurei Sadako, qui est lié à une vidéocassette dans la série de films The Ring. Enfin, les Yurei peuvent posséder ou hanter un lieu pour diverses raisons : lieu de leur mort, souvenir important ou attraction particulière. L’un des meilleurs exemples de hantise par un Yurei est la célèbre forêt des suicidés à Aokigahara.

Notons quand même que les Yurei ne sont pas automatiquement malveillants. Un Yurei est avant tout un esprit en souffrance, et cette souffrance l’empêche de poursuivre son chemin dans le monde spirituel. Leurs hantises peuvent ainsi prendre des formes très variées. Cependant, leur présence est toujours problématique. Bien qu’involontaire, elle impacte négativement les vivants, d’où l’importance de les exorciser. Lorsqu’une personne, un objet ou un lieu est victime d’un Yurei, on dit qu’il y a un excès de Yin ou d’énergie négative, ce qui peut provoquer des maladies, voire même la mort. D’où la nécessité de les chasser, même lorsqu’ils ne sont pas malveillants.

Dans les traditions japonaises, une personne maudite par un Yurei est touchée par un Tatari, et il convient d’accomplir des rites de purification (Misogi) et d’exorcisme (Harae) pour s’en libérer. Bien sûr, selon la puissance et la nature de l’esprit, les méthodes varient. La plus classique consiste à utiliser un talisman de protection pour repousser le Yurei, que ce soit d’une maison ou d’une personne menacée par la possession. Cependant, le Yurei ne sera pas détruit et pourra poursuivre ses malveillances sur une autre cible ou revenir lorsque le talisman aura perdu son pouvoir. Une méthode plus efficace pour s’en débarrasser définitivement est d’identifier la cause de sa présence ou de sa vengeance, puis de tenter d’y apporter une solution. De nombreux médiums sont capables d’entrer en contact avec l’esprit pour lui demander les raisons de sa souffrance. Cette approche se rapproche du spiritisme en Occident ou du travail des passeurs d’âmes. Si cela ne suffit pas ou que les actions nécessaires sont irréalisables, la méthode la plus radicale consiste à pratiquer un rituel d’exorcisme. Celui-ci peut être accompli par un Kanushi (prêtre shinto), un moine bouddhiste ou un Onmyoji (adepte des sciences occultes japonaises).

yurei

L’un des éléments les plus caractéristiques des Yurei est leur apparence. Depuis l’époque Edo (1603-1868), ils sont principalement représentés sous une forme féminine, vêtus d’un kimono blanc. Leur teint est pâle et livide, caractéristique de la mort, mais le plus curieux est qu’ils n’ont pas de jambes : ils semblent flotter au-dessus du sol. Toujours représentées avec de longs cheveux noirs, ces femmes-esprits portent aussi un Hitaikakushi, un capuchon triangulaire sur la tête. Cette image spectrale des Yurei est typique des estampes japonaises de style Ukiyo-e, où ils apparaissent comme des visions flottantes. Le kimono blanc (Shiroshōzoku) renvoie aux rites funéraires shintoïstes. Les Yurei portent ainsi leurs vêtements mortuaires, ce qui rappelle la symbolique des fantômes européens errant en linceul.

Les différentes catégories de Yurei

Il existe plusieurs sous-catégories de Yurei, correspondant à leurs fonctions ou aux lieux qu’ils hantent. Les Japonais ont pour habitude de donner des noms spécifiques en rapport avec le type de hantise.

Ainsi, nous avons les Funayurei. Ce sont des esprits maléfiques de noyés qui tentent de faire couler les navires ou de noyer leurs occupants. Pour accomplir leur besogne, ils utilisent un Hishaku, une sorte de louche qui leur sert à remplir d’eau les bateaux. On retrouve ici une analogie avec le mythe des sirènes chez les Grecs. L’un des cas les plus célèbres est celui des morts du Clan Taira, noyés lors de la bataille de Dan no-ura en 1185. Pour les faire fuir ou protéger les navires, il fallait remuer l’eau avec un bâton ou leur lancer des Odango (boulettes de riz gluant).

Ensuite, les Ubume sont les femmes mortes en couches. Elles déambulent avec un enfant dans leurs bras et demandent l’aide des passants afin qu’ils le tiennent quelques instants pour les soulager. Mais lorsque l’Ubume disparaît, l’enfant grossit démesurément dans les bras du bienfaiteur, avant de se métamorphoser en rocher. Ces Yurei ne sont pas forcément maléfiques, mais sont piégés dans un cycle de souffrance infinie.

Les Goryō sont les Yurei de personnages nobles ou aristocratiques. Particulièrement puissants, ils sont à la frontière du monde des Kamis et peuvent déclencher des tsunamis, des sécheresses ou d’autres catastrophes. Difficiles à exorciser, ils nécessitent l’intervention des Yamabushi (adeptes du Shugendō, une tradition mystique des montagnes).

L’un des plus célèbres Goryō est Sugawara no Michizane, un fonctionnaire du gouvernement assassiné dans un complot ourdi par un rival du clan Fujiwara. Après sa mort, la capitale est frappée par de violents orages, son adversaire Fujiwara ainsi que le prince héritier de l’empereur Daigo meurent, et des incendies ravagent de nombreuses résidences. La cour conclut que l’esprit en colère de Michizane est responsable de ces malheurs. Pour l’apaiser, l’empereur restaure ses anciens titres, brûle l’ordre de son exil et le promeut au second rang supérieur. Mais cela ne suffit pas. Soixante-dix ans plus tard, il est élevé au poste de ministre des Affaires suprêmes et déifié sous le nom de Tenjin-sama, divinité céleste protectrice de la calligraphie, de la poésie et des victimes d’injustices. Un sanctuaire est érigé en son honneur à Kitano.

On trouve encore de nombreux récits de Goryō à la cour impériale. L’un des plus célèbres concerne l’empereur Kammu, hanté par son frère, le prince Sawara. Dans un premier temps, Kammu transfère son palais à Kyoto pour échapper à la malédiction du Yurei, mais l’esprit vengeur le suit. Finalement, pour apaiser sa colère, l’empereur octroie à Sawara le titre posthume d’empereur, sous le nom de Sudō Tennō.

Enfin, les plus célèbres des Yurei sont bien sûr les Onryō. Ce sont les esprits vengeurs, ceux qui causent de nombreux dommages dans le monde des vivants. Dans le cinéma japonais, Sadako (The Ring) est un Onryō. En général, ce sont des esprits qui ont souffert de leur vivant et exercent leur vengeance depuis l’au-delà, provoquant maladies, incendies, mort ou souffrances psychologiques.

L’un des récits les plus célèbres de Onryō nous vient du Yotsuya Kaidan, qui raconte l’histoire de Oiwa, une jeune femme trahie par son époux. Un jour, un samouraï sans fortune du nom de Lemon tue un homme et épouse sa fille, Oiwa, dans le but de récupérer l’héritage. Plus tard, il tombe sous le charme d’une autre femme, Oume, issue d’une riche famille. Attiré par la fortune, Lemon délaisse son épouse. Oume, jalouse et cruelle, offre un « cadeau » à Oiwa, en réalité un poison qui la défigure et la plonge dans d’atroces souffrances. Horrifié, Lemon la rejette et épouse Oume. Défigurée, trahie et abandonnée, Oiwa n’a qu’un désir : la vengeance. Peu après, elle meurt accidentellement et revient sous la forme d’un Onryō. Elle hante son ancien mari et sa nouvelle épouse, les persécute sans relâche jusqu’à les rendre fous. La malédiction suit son cours : Lemon finit par assassiner Oume, avant d’être lui-même tué par le frère de Oiwa.

Dans le même esprit, nous avons les Jibakurei. Ce sont également des Onryō, mais leur spécificité est qu’ils hantent un lieu précis et y imposent un Tatari (malédiction) qui piège toute personne pénétrant sur leur territoire. Dans le cinéma japonais, Kayako (The Grudge) est un Jibakurei.

On trouve une grande quantité de lieux hantés au Japon, allant des maisons marquées par un drame aux anciens champs de bataille. De façon plus moderne, les sites liés à de grandes tragédies, comme Hiroshima ou Tōhoku, sont considérés comme hantés. Suivant la catégorie de Yurei, les rites d’exorcisme et les talismans de protection varient. Dans les cas les plus graves, les Japonais sollicitent soit les adeptes de l’Onmyōdō, soit les Yamabushi, les moines-sorciers des montagnes.

Les Yurei dans la culture japonaise

Si le Japon, à l’instar de la plupart des pays développés, connaît une baisse des effectifs religieux, il n’empêche que le folklore et les superstitions restent profondément ancrés dans la culture populaire. Le Japon est sans nul doute le paradis des histoires de fantômes : elles sont innombrables, anciennes et ne se démodent pas. Aujourd’hui encore, la J-Horror leur fait une place de choix.

Cependant, les Yurei n’ont pas attendu l’invention de la télévision pour terrifier les Japonais. On retrouve de nombreuses histoires de fantômes dans les textes anciens. Déjà durant la période du Japon antique, ces récits étaient fréquents. L’un d’eux, contenu dans le Shoku Nihongi, raconte comment l’esprit d’un mort, Fujiwara no Hirotsugu, aurait tué le prêtre Genbō par-delà la mort à travers une hantise.

Lorsqu’une figure importante mourait, on redoutait souvent qu’elle ne revienne hanter les vivants. C’est ainsi qu’est née une branche du shintoïsme, le Goryō Shinkō, chargée d’administrer des sanctuaires pour apaiser la colère des esprits des morts et empêcher qu’ils ne deviennent des Yurei. Le plus célèbre d’entre eux est le Yasukuni-jinja, le sanctuaire des esprits apaisés, où l’on célèbre des rites en hommage aux Japonais morts pour défendre la patrie. Ces cérémonies ont aussi pour but d’éviter que les défunts ne conservent de rancunes envers les vivants.

Sur les champs de bataille, il était courant que les vainqueurs construisent des monuments en mémoire des morts, y compris ceux du clan ennemi, afin d’éviter qu’ils ne réclament vengeance sous forme de Yurei.

Le suicide rituel et les Yurei

Une autre particularité du Japon concerne le seppuku, le suicide rituel des samouraïs. Contrairement aux âmes tourmentées qui deviennent des Yurei, un samouraï qui rachète son honneur par ce rituel ne subira pas ce destin. Il meurt en paix avec lui-même et est honoré pour son acte de bravoure.

L’essor des histoires de fantômes

Au fil des siècles, les histoires de Yurei se sont multipliées, au point de former un véritable genre littéraire sous la période Edo. Connues sous le nom de Kaidan, elles ont influencé de nombreuses œuvres. Le théâtre a lui aussi mis en scène ces fantômes, notamment à travers le Kabuki et le Noh, où l’on parle alors de Kaidan-mono. C’est à cette époque que l’apparence actuelle des Yurei s’est fixée, notamment grâce au maquillage spécifique des acteurs qui leur donnait une allure terrifiante. De nos jours, la J-Horror est directement héritière de ces anciennes pièces de théâtre.

Les Yurei dans la culture populaire

Bien au-delà des simples œuvres artistiques, les Yurei sont présents dans la vie quotidienne des Japonais. Chaque année, l’archipel célèbre le Yūrei no Hi, la fête des Yurei, le 26 juillet. On retrouve également leur influence dans le O-Bon Matsuri, une fête où l’on célèbre les esprits des morts et des ancêtres. Des rites bouddhistes sont alors accomplis pour que les âmes trouvent le repos, poursuivent leur voyage vers le monde des esprits et se réincarnent.

On comprend aisément pourquoi la fête américaine d’Halloween a rapidement connu un succès au Japon : elle permet à chacun d’incarner son Yurei préféré et de jouer à se faire peur. Mais bien avant cette influence occidentale, les Japonais avaient déjà développé leurs propres jeux liés aux fantômes.

Le jeu des cent histoires fantastiques

C’est durant la période Edo qu’a été inventé le Hyakumonogatari Kaidankai, littéralement « le rassemblement de cent contes fantastiques ». Ce jeu se déroule selon des règles strictes et nécessite l’agencement de trois pièces distinctes. Il n’y a pas de nombre précis de participants, mais une assemblée conséquente est préférable pour garantir le bon déroulement du rituel.

Les joueurs se réunissent à la tombée de la nuit et installent cent Andon, des lampes en papier, dans une pièce plongée dans l’obscurité. Un miroir est posé sur une table, reflétant la lumière des cent lampes. Dans une pièce voisine, chaque participant raconte à tour de rôle une histoire de fantôme, une rencontre surnaturelle ou un récit terrifiant. Après avoir terminé son histoire, il se rend dans la pièce aux chandelles, éteint l’une des lampes et regarde dans le miroir, espérant y voir une manifestation surnaturelle. Progressivement, à chaque récit, la pièce s’assombrit un peu plus. Lorsqu’arrive la centième histoire, l’obscurité est totale et les esprits sont censés se manifester. C’est pourquoi, dans la plupart des cas, le jeu s’arrête volontairement à la 99ᵉ histoire, pour ne pas tenter le diable.

Habituellement, la pièce où se trouvent les participants est protégée par des talismans pour les prémunir des influences maléfiques. La pièce aux chandelles fait office de sanctuaire, c’est là que les esprits sont censés apparaître. Quant à la deuxième pièce, elle sert uniquement de séparation entre les conteurs et le lieu de la manifestation.

Pour l’anecdote, j’ai plusieurs fois joué à ce jeu durant mon adolescence, avec ma bande d’amis. Malheureusement, nous n’avons jamais réussi à atteindre les cent histoires. Certains abandonnaient par peur, d’autres par manque d’inspiration. Quoi qu’il en soit, je peux vous assurer qu’il n’est pas facile de raconter cinquante histoires d’horreur dans une obscurité quasi totale. Ce jeu reste néanmoins très populaire dans le Japon actuel, preuve que l’héritage des Yurei perdure encore aujourd’hui.

Conclusion 

Les Yurei continuent de hanter l’imaginaire japonais, témoignant de la persistance des croyances anciennes dans la culture moderne. Qu’ils soient source de peur, de fascination ou de traditions encore pratiquées, ces esprits errants restent une passerelle entre le monde des vivants et celui des morts. Leur présence dans la littérature, le théâtre et le cinéma prouve que, même à l’ère contemporaine, les fantômes du passé n’ont pas fini de nous raconter leurs histoires.

Bibliographie 

  • Benjamin Lacombe, Histoires de fantômes du Japon
  • Ueda Akinari, Ugetsu monogatari, Contes de pluie et de lune
  • Yotsuya kaidan : L’Histoire d’Oiwa et de Tamiya Iemon
  • Film : Saga Ring, adaptations des romans de Kōji Suzuki
  • Film : Séries de films Ju-on et The Grudge
  • Film : Le Fantôme de Yotsuya
  • Manga : XXX Holic
  • Jeux : Hyakumonogatari kaidankai, les cent contes fantastiques

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