Le Yéti ou l’abominable homme des neiges

Aujourd’hui, nous allons étudier l’histoire du Yéti ou l’abominable homme des neiges. Il s’agit d’une créature mythique appartenant au folklore de l’Himalaya et qui a captivé l’imagination de nombreux aventuriers depuis des siècles.

Nous allons partir à la découverte de ses origines, des récits et témoignages qui ont alimenté sa légende au fil du temps. Dans un second temps, nous étudierons les théories et les analyses scientifiques qui ont tenté de percer à jour le mystère de son existence. Enfin, nous tenterons une analyse de toute cette affaire, notamment en faisant des comparaisons avec d’autres mythes analogues, tels que le Bigfoot américain, ou encore le Basajaun du pays basque.

Le mythe du Yéti puise ses origines dans le folklore du Népal et du Tibet, soit dans les montagnes enneigées de l’Himalaya. C’est en raison de cela que cette créature se trouve affublée du titre « d’abominable homme des neiges ». Ce nom n’est pas le fait des locaux : il lui sera donné par l’explorateur britannique Charles Howard-Bury dans son livre À la Conquête du Mont-Everest en 1923. Lors de ses expéditions au Tibet, l’explorateur britannique observe des empreintes de pas qui semblent être celles d’un hominidé. En échangeant sur le sujet avec les Sherpas qui l’accompagnent, ces derniers lui disent qu’il s’agit de l’empreinte de l’homme sauvage des neiges. Depuis lors, le fabuleux Yéti est devenu l’objet de recherche pour de nombreux aventuriers et autres cryptozoologues. Il est aussi devenu une vedette de cinéma, de bandes dessinées et de littérature :

• Hergé met en scène le Yéti dans Tintin au Tibet,

• H.P. Lovecraft s’en inspire pour créer certains de ses monstres,

• La Hammer Film Production en fait l’une de ses figures horrifiques, en compagnie de Dracula et Frankenstein, notamment dans le film Le Redoutable Homme des neiges en 1957.

Bien d’autres œuvres suivront par la suite, démocratisant le mythe du Yéti en Occident. Mais qui est-il exactement ? C’est ce que nous allons tenter de découvrir en étudiant les sources et les mythes de l’Himalaya !

Le mythe du Yéti : 

Le mythe du Yéti sera mentionné pour la première fois dans le Rāmāyaṇa, un texte mythologique de l’Inde datant approximativement du IVᵉ siècle avant notre ère. Bien sûr, ce n’est pas le terme « Yéti » qui est employé, mais un autre nom.

Le principal problème avec la légende du Yéti :

Même si le mythe est bien implanté et encore très vivace dans l’Himalaya, les références textuelles au Yéti restent maigres. La plupart des éléments sont issus de la tradition orale. Dans les légendes populaires du Népal, le Yéti est souvent appelé « Rakshas », ce qui veut dire démon. On trouve encore d’autres termes en Inde pour qualifier ces créatures, notamment « Mande Barung » au nord-est du pays.

En Chine, certaines œuvres de la littérature ancienne mentionnent des créatures semblables au Yéti. Par exemple, le Shan Hai Jing (Classique des montagnes et des mers), un ouvrage datant de l’époque des Royaumes combattants (475-221 av. J.-C.), mentionne des êtres sauvages appelés « Yeh Ren » vivant dans les montagnes.

Enfin, au Tibet, Il existe plusieurs termes en plus de « Yéti » pour désigner ces créatures, notamment :

• Mi-Go, un terme repris par Lovecraft ;

• Meh-Teh, qui signifie homme-ours ;

• Kang mi, qui se traduit par homme des neiges ;

• Jobran, le mangeur d’hommes.

Tous ces noms sont utilisés dans les traditions populaires tibétaines. Dans le Livre des morts tibétains (Bardo Thödol), il n’y a aucune mention faite au Yéti. Cependant, le texte évoque brièvement des êtres célestes et des démons vivant dans les montagnes tibétaines. On peut y voir une allusion indirecte à l’abominable homme des neiges.

Dans tous les cas, c’est la tradition orale qui nous offre le plus d’informations, et ce pour deux raisons :

1. Les mythes sont anciens et se sont transmis de génération en génération, laissant une trace indélébile dans le folklore himalayen.

2. Une bonne part de la population locale croit encore à l’existence réelle du Yéti et, de fait, entretient sa légende.

Mais alors, que nous disent ces histoires ?

Les récits de rencontres avec le Yéti ont traversé les générations, avec des témoignages venant de bergers, d’alpinistes et de populations locales des régions montagneuses reculées. Le Yéti est souvent décrit comme une créature humanoïde de grande taille, couverte de poils et habitant les sommets enneigés de l’Himalaya. Elle serait capable de se fondre dans les paysages enneigés qui sont son habitat présumé.

Le Yéti est souvent décrit comme un être imposant, capable de marcher sur deux jambes et doté d’une force extraordinaire. Certains témoignages le décrivent comme ayant un visage semblable à celui d’un singe ou d’un grand primate. Sa taille varie dans les récits, mais il est généralement rapporté qu’il est plus grand que la plupart des humains, mesurant souvent entre 2 et 3 mètres de hauteur.

Des empreintes supposées du Yéti ont été trouvées dans les régions montagneuses, et elles sont souvent décrites comme étant plus grandes que les empreintes humaines. Ces empreintes sont parfois présentées comme étant similaires à celles d’un grand primate, avec des doigts et des orteils distincts.

Le Yéti est souvent décrit comme une créature timide et réservée, évitant généralement les contacts avec les humains. Cependant, il peut aussi représenter un danger. Par sa force extraordinaire, le Yéti pourrait sans difficulté assassiner un alpiniste s’aventurant sur son territoire. 

Dans une portée plus religieuse, le Yéti est parfois assimilé à un esprit de la nature qui veille sur les lieux sacrés, lesquels doivent rester inviolables, notamment le mont Kailash. Mais au-delà des récits, la question est de savoir si cette créature existe vraiment ou s’il s’agit d’un simple mythe allégorique et symbolique. C’est ce que nous allons tenter de voir en présentant les différents témoignages de ceux qui auraient croisé sa route.

Témoignages et observations : 

Les rencontres avec le Yéti sont souvent rapportées par des bergers, des alpinistes ou des habitants locaux des régions montagneuses. Dans la plupart des cas, les témoins affirment avoir aperçu la créature de loin, mais plus rarement, les observateurs disent l’avoir croisée de près. Certains prétendent même avoir eu des interactions avec le Yéti, décrivant des regards intimidants ou des sons étranges émanant de la créature.

Les premières mentions du Yéti dans la culture occidentale remontent aux explorations des montagnes de l’Himalaya au XIXᵉ siècle. Des explorateurs et des alpinistes ont commencé à recueillir des témoignages et des traces supposées de la présence du Yéti. Les histoires ont suscité l’intérêt et l’excitation. Ainsi, le mythe du Yéti a commencé à se répandre dans le monde entier. 

Il va ainsi attirer les curieux, les aventuriers, mais aussi les cryptozoologistes : Ou si vous préférez, les personnes qui étudient et recherchent les animaux légendaires ou hypothétiques non reconnus par la science conventionnelle, telles que le Bigfoot, le monstre du Loch Ness, le Chupacabra, ou encore le Yéti…

Faisons une petite chronologie des principales observations et des témoignages :

Au XIXᵉ siècle : L’anthropologue britannique « Brian Houghton Hodgson » est le premier Européen à faire référence directement à la créature. Il parle d’un démon des montagnes qui effraie les populations népalaises.

En 1899 : La première empreinte de Yéti sera rapportée par des Européens. Il y en aura de nombreuses autres par la suite. Elles furent tantôt associées à de grands primates, à des ours, et parfois au Yéti.

En 1925 : Le « Shérif Subedar Khansingh », un officier militaire indien, a affirmé avoir vu une créature ressemblant au Yéti lors d’une mission dans la région du Zemu Glacier, dans l’État de Sikkim en Inde. Il aurait observé la créature à une distance d’environ 200 mètres avant qu’elle ne disparaisse dans les montagnes.

En 1942 : C’est « Sławomir Rawicz » dans son « récit-fiction autobiographique » (À marche forcée, plus connu sous le nom Les chemins de la liberté), qui rapporte avoir observé deux Yétis à la frontière du Sikkim. En réalité, cette histoire est inspirée du récit d’un autre personnage, « Witold Gliński », mais celui-ci ne fait aucune mention du Yéti.

Le Yéti

En 1951: L’alpiniste et explorateur britannique « Eric Shipton » a photographié une mystérieuse empreinte de pied près de l’Everest, qu’il a attribuée au Yéti. Cette photographie, connue sous le nom de « Peggy », est devenue célèbre et a alimenté la fascination pour le Yéti.

En 1954 : C’est Tenzing Norgay et Sir Edmund Hillary qui, lors de leur expédition historique pour atteindre le sommet de l’Everest, ont rapporté avoir aperçu des empreintes qu’ils croyaient appartenir au Yéti à une très haute altitude.

Dans les années 50 et 60 : L’explorateur et cryptozoologue américain « Tom Slick » a mené plusieurs expéditions à la recherche du Yéti. Bien qu’il n’ait pas pu trouver de preuves concluantes de l’existence de la créature, il a collecté des témoignages et des indices qui ont contribué à nourrir l’intérêt pour le Yéti à travers le monde.

En 1976 : Une autre photo célèbre sera l’œuvre d’un Français, l’alpiniste « René de Milleville », qui photographie une empreinte de grand bipède à plus de 5000 mètres d’altitude au Népal.

En 1986 : C’est le célèbre alpiniste italien « Reinhold Messner » qui déclara avoir vu une créature ressemblant au Yéti lors de l’une de ses expéditions dans l’Himalaya. Cependant, il a ensuite exprimé des doutes sur ce qu’il avait réellement vu, remettant en question l’existence du Yéti. Il pense avoir observé un « ours bleu du Tibet » qui s’était mis en position bipède.

Il y aura encore de nombreuses observations au gré des années. Cependant, malgré les récits, les témoignages, les photos et même les poils attribués à la créature, aucune preuve empirique de l’existence du Yéti n’a jamais pu être apportée. Alors voyons justement le constat actuel des recherches scientifiques et les différentes hypothèses qui sont proposées pour élucider cette affaire.

Mythe ou réalité ? 

Au gré des années, plusieurs expéditions scientifiques furent lancées pour tenter de découvrir des traces concrètes de la créature, mais jusqu’à présent, les résultats sont plus que mitigés.

Voyons déjà quelles sont les principales difficultés :

Au niveau des clichés : la plupart sont flous ou de très mauvaise qualité. De fait, ils sont difficilement interprétables et amènent plus de questions que de réponses. Les conditions extrêmes de l’Himalaya et la neige ne favorisent pas la prise de photos dans de bonnes conditions.

le yéti

Au niveau des empreintes : les résultats sont tout aussi ambigus, certaines pouvant être attribuées à des animaux connus de la région, tels que des ours ou des yaks. Il n’y a de ce fait aucune certitude à ce stade. Certaines posent de vraies questions, mais cela n’est pas suffisant pour établir la preuve de l’existence du Yéti.

Ensuite, plusieurs éléments organiques (comme des poils) furent attribués au Yéti : malheureusement, là encore, c’est loin d’être une preuve favorable à son existence. Les analyses d’ADN ont souvent démontré qu’il s’agissait de poils de chèvres des montagnes ou d’ours. De plus, il n’est pas rare que certains monastères confectionnent de faux scalps de Yéti dans le cadre de rites folkloriques. Au gré du temps, certains ont cru que c’étaient de véritables vestiges du Yéti, mais là encore, les analyses ADN ont montré qu’il s’agissait de poils de chèvres cousus par les moines.

Autre sujet d’étude : les prétendus restes momifiés du Yéti. Comme pour les autres sujets, aucune donnée n’a permis de valider leur authenticité. Les quelques éléments trouvés dans des monastères bouddhistes se sont révélés être des vestiges humains.

Alors, comme vous le voyez, les quelques éléments en faveur de l’existence réelle du Yéti sont extrêmement fragiles. Bien sûr, soyons prudents : l’impossibilité de prouver l’existence de quelque chose n’est pas la preuve de son inexistence.

Faisons le bilan des recherches actuelles :

Le consensus scientifique conclut que l’existence du Yéti est « très improbable », et ce pour plusieurs raisons :

1. L’absence de corps ou de vestiges organiques du Yéti, pas plus que de traces alimentaires ou d’habitats. Les prétendues observations restent relativement rares, malgré le grand nombre de personnes qui s’intéressent au sujet et qui arpentent l’Himalaya.

2. Le problème de l’effectif de population. Pour qu’une espèce soit viable dans la durée, il faudrait un minimum de « 200 à 300 individus », ce qui augmenterait de facto considérablement la probabilité de rencontres avec l’Homme.

3. Les témoignages. Ces derniers, même s’ils sont de bonne foi, peuvent être sujets à des erreurs de perception ou à des interprétations erronées. Certains sont confus et mêlent des éléments mythiques. On peut donc supposer que la psyché humaine joue un rôle, et une personne peut se convaincre d’avoir vu le Yéti en lieu et place d’une autre créature. Il ne s’agit pas de tout rejeter en bloc, mais simplement d’être prudent. Les témoignages doivent pouvoir être croisés avec des éléments matériels pour constituer une preuve.

4. Le problème des canulars. Le Yéti, comme le monstre du Loch Ness ou le Dogman, est un mythe fascinant, et cela pousse certaines personnes à créer de fausses preuves dans des buts divers (simple canular, profits financiers par le tourisme, ou encore tentative de prouver son existence frauduleusement).

Malgré ce constat qui ne plaide pas en faveur du Yéti, il existe encore de nombreux cryptozoologues qui étudient la question, proposent des hypothèses sur la véritable nature de la créature et tentent d’apporter des preuves.

Voyons quelques-unes de ces hypothèses :

1. Le Yéti comme grand singe disparu.

L’une des plus répandues consiste à dire que le Yéti serait tout simplement un grand singe d’une espèce disparue, le Gigantopithèque. Ce grand primate vivait en Asie de l’Est, et certains cryptozoologues pensent qu’il aurait pu survivre dans les régions himalayennes, donnant naissance au mythe du Yéti.

Une autre version de cette hypothèse ne prétend pas à la survivance de ce grand singe, mais propose seulement que les fossiles du Gigantopithèque auraient pu être retrouvés par les populations himalayennes, qui lui auraient donné le nom de Yéti.

2. Le Yéti comme ours tibétain.

La deuxième hypothèse avance que le Yéti serait en fait un « ours tibétain ». Les témoignages d’un grand animal bipède pourraient s’expliquer par la capacité de l’ours à se mettre debout quelques instants. De plus, l’association d’un ours avec un homme-sauvage ne serait pas un cas spécifique à l’Himalaya : on trouve un mythe équivalent dans les Pyrénées.

3. Le Yéti comme hominidé.

Enfin, la troisième grande hypothèse fait du Yéti un hominidé, cousin d’Homo sapiens. Pour certains chercheurs, les Yétis seraient en fait des « hommes de Néandertal » survivants. Cependant, cette théorie souffre de plusieurs faiblesses, notamment l’absence de fourrure pour les Néandertaliens et les conditions de vie extrêmes de l’Himalaya.

De ce fait, d’autres chercheurs attribuent le mythe du Yéti à une autre espèce d’hominidé hypothétique baptisée « Homme pongoïde ». Notons que l’existence de cette espèce n’est à ce jour pas démontrée scientifiquement : elle appartient donc à la grande famille des cryptides.

Cette dernière hypothèse ne résout donc en rien le problème du Yéti. Il s’agit juste d’un changement de nom, cependant, elle ouvre la porte à une autre réflexion : à savoir le mythe archétypal de l’homme-sauvage, que nous allons étudier dans la dernière partie de cet article.

Analyse du mythe

Si le « Yéti » est une créature spécifique aux régions de l’Himalaya, force est de constater qu’il possède des cousins sur toute la planète. Mais avant de les présenter, revenons quelques instants sur la légende de « l’abominable homme des neiges ».

Tout d’abord : Rappelons que « Yéti » n’est pas le seul terme pour désigner cette créature. On utilise encore « Migoï, Meh-Teh, ou Kang-Mi », qui signifient respectivement « Homme sauvage, Homme-ours, ou Homme des neiges ».

Il y a toujours « Homme » dans ces termes. Du coup, le Yéti est présenté comme un cousin éloigné, un être qui est à demi-humain. On peut y voir plusieurs lectures : demi-humain peut vouloir dire mi-Homme / mi-animal ou mi-Homme / mi-démon.

Là, nous avançons sur un sentier intéressant :

Bien au-delà de savoir si le Yéti existe réellement ou non, le cœur de la légende est basé sur le mythe archétypal de l’Homme Sauvage. Ce dernier se retrouve dans toutes les régions du monde sous des noms divers.

Voyons quelques exemples :

• En Amérique du Nord :

C’est le Bigfoot, également connu sous le nom de Sasquatch. C’est une créature similaire au Yéti, souvent décrite comme un grand primate bipède couvert de poils, qui vivrait dans les forêts profondes des États-Unis et du Canada.

• En Asie centrale :

L’Almasty est une créature légendaire présente dans les régions montagneuses, notamment en Russie et au Kazakhstan. Il est souvent décrit comme un hominidé sauvage et poilu, ressemblant à une sorte de primate.

• En Australie :

Nous trouvons le mythe du « Yowie », souvent décrit comme une créature similaire au Yéti, une sorte de grand homme sauvage couvert de poils. Les récits sur le Yowie proviennent principalement des régions reculées et forestières du pays.

• Au Brésil et en Bolivie :

C’est le Mapinguari, une créature légendaire qui hante la forêt amazonienne. Il est souvent décrit comme une grande créature bipède, couverte de poils, avec des griffes et une bouche située sur le ventre.

• Au Vietnam :

On trouve la légende du « Nguoi Rung ». Il est décrit comme une créature similaire au Yéti : un hominidé poilu qui vit dans les régions montagneuses et forestières du pays.

• Enfin, en France, dans les Pyrénées :

Nous avons le Basajaun, qui est décrit comme un être sauvage et poilu, vivant dans les montagnes ou les grottes. Il est généralement bienveillant envers les humains, mais il peut aussi être farouche et se montrer hostile si on lui manque de respect. Le Basajaun fait partie intégrante du folklore basque et est considéré comme un gardien protecteur des forêts et des animaux. Sur le plan symbolique, il représente l’ancien monde païen qui se retire loin du monde face à l’avènement du christianisme.

Pour revenir à notre sujet principal, que nous disent toutes ces histoires ?

• Sur le plan de la cryptozoologie :

On pourrait conclure que tous ces mythes nous amènent à penser qu’il existe une espèce d’hominidés inconnue. Selon cette approche, il serait possible que ces diverses créatures légendaires soient des descendants d’espèces humaines préhistoriques qui auraient survécu jusqu’à nos jours dans des zones isolées (montagnes, forêts, ou déserts).

• Sur le plan de la science conventionnelle :

Les récits concernant ces diverses créatures seraient tous basés sur des interprétations erronées ou des méprises. Il est vrai que dans des environnements reculés et peu explorés, des observations visuelles peuvent avoir été mal interprétées, donnant ainsi naissance à des récits de rencontres avec des créatures légendaires.

Des animaux sauvages tels que les ours, les singes ou les grands félins pourraient être à l’origine de certaines de ces observations.

• Sur un plan psychologique :

Le Yéti et ses cousins seraient l’illustration d’une peur ancestrale : celle de l’Homme Sauvage, le demi-démon qui vit hors de la société des hommes. C’est un thème récurrent qui se retrouve à toute époque et dans toutes les sociétés.

L’archétype de l’Homme Sauvage incarne la peur irrationnelle de celui qui est en marge de la civilisation. Ces récits peuvent servir de moyen d’expression de nos peurs, de notre fascination pour l’inconnu, et de notre besoin de donner un sens au monde qui nous entoure.

Conclusion : 

Autrefois, dans le cadre du folklore chrétien, les hommes sauvages (connus sous des noms divers) représentaient les anciens dieux du paganisme qui avaient refusé l’avènement du christianisme. Ils incarnaient les anciennes forces de la nature, cachées loin du monde.

Dans les folklores hindou et bouddhiste, la symbolique se présente de façon légèrement différente, mais l’archétype revient au même. Le Yéti est un homme-démon des montagnes, qui vit en marge de la société.

• Sur le plan mythique :

Le Yéti illustre les forces primitives de la nature et les esprits qui y règnent.

C’est celui qui habite dans les forêts profondes, sur les montagnes enneigées. C’est un être à « demi-divin » ou à « demi-démon ». Il possède des pouvoirs inconnus, une sagesse ancienne.

• Sur le plan de la mystique :

Le Yéti n’a pas besoin d’avoir un corps fait de chair et de sang pour veiller jalousement sur les sanctuaires inaccessibles de l’Himalaya. Celui qui arpente les chemins des sommets blancs entre sur son territoire, et bien qu’invisible, il protège ou punit selon sa volonté.

Bibliographie : 

  • Reinhold Messner, 2000, Yéti : du mythe à la réalité
  • Franck Tinland : L’homme sauvage « Homo ferus et Homo sylvestris », de l’animal à l’homme
  • S. Rawicz, à marche forcée
  • Véra Frossard, la mémoire du Yéti
  • Hergé, Tintin au Tibet
  • H.P. Lovecraft, les montagnes hallucinées 

Lien : 

Documentaire : 

  • Sur la piste de l’homme sauvage, Pascal Sutra Fourcade
  • La mémoire du Yéti., Véra Frossard
Le Yéti au Ski
Dessin humoristique d’un yéti sur une émission philatélique du Kirghizistan

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