La religion gallo-romaine. Partie III. Rites et pratiques cultuelles.

                La richesse et la monumentalité des temples comme l’importance des inscriptions nous permettent comprendre l’aspect civique de la religion gallo-romaine. Mais cette religion ne repose uniquement sur cet aspect. D’autres cultes prospèrent dans des cadres plus privées et domestiques, avec les propres temples, divinités et rites.

I. Les autres formes de culte en Gaules.

Les cultes domestiques.

                Lors de la fouille d’un quartier d’artisans à Rezé (Nantes), une niche encastrée dans un mur est repérée. Cinq statuettes y sont retrouvées, quasi-intacte. L’une représentant un chien, un autre un porc puis 3 déesses protectrices, l’une tenant une guirlande, l’une un enfant, et l’autre est un buste féminin. Plusieurs autres exemples similaires témoignent d’un culte domestique en Gaule, entretenu à l’échelle de la famille. Les cultes domestiques et du foyer sont très bien documentées en Italie mais beaucoup moins en Gaule. Il est difficile de supposer d’une diffusion romaine d’un culte purement indigène. Mais les exemples en attestent au moins la présence. La découverte de laraires (petit chapelle encastrée dans un mur) sur des sites d’habitat en démontre la pratique. Dans ces niches vivent les lares : divinités gardienne de la Maisonnée, Les Mânes : dieux des ancêtres et les Pénates : divinité protectrice de la nourriture. Par les écrits, On connaît aussi d’autres divinités domestiques, comme les genius loci, protecteur d’un lieu ou d’un domaine et les genius protecteur de coopération. D’après Censorinus (De die natali, 3.1) : Genius est deus cuius in tutela et quisque natus est vivit : les génies est un dieu, sous la protection duquel vit tout ce qui est né.

                                A côté de ces cultes domestiques, des cultes étrangers, dit à mystère, se diffusent. Les cultes de Mithra et de Cybèle sont les plus attestés. Provenant de Perse, le culte de Mithra connut un fort engouement au sein de l’armée romaine. Ce sont les déplacements des légions qui importaient et répandirent ce culte le long de la frontière du Rhin. Mais selon Philippe Roy, la présence militaire est mineure dans le fond des provinces. C’est par les voies marchandes que ce culte c’est répandu en Gaule, depuis la vallée du Rhône. On retrouve des Mithraum partout en Gaule, comme à Bordeaux, Angers et Strasbourg, essentiellement dans l’est de la Gaule. Aujourd’hui on compterait de Mithraum et une centaine de sites potentiels du culte. Malgré la richesse des vestiges du sanctuaire d’Angers, peu d’élément nous permettent de connaître les « valeurs » du culte véhiculé en Gaule. Cette divinité possède plusieurs casquettes : garant de la fides (des serments), il est aussi protecteur des éleveurs-cultivateurs, Mais c’est surtout le patron de ceux qui défendent leur territoire. Ce dernier élément a beaucoup été repris dans l’armée.

                Originaire de Phrygie, le culte de Cybèle ou Magna Mater, se serait répandue en Gaule par des marchands, à partir du 1er siècle. Les témoignages de ce culte se retrouvent essentiellement dans la vallée du Rhône, dont Lyon et Vienne sont des hauts lieux du culte. Mère des dieux, divinité  de la fécondité et des récoltes ou déesse protectrice du pouvoir royal sous les Flaviens, Cybèle partage beaucoup de points communs avec une autre divinité étrangère : Isis, et même ces lieux de culte (le sanctuaire de Mogontiacum serait dédié aux deux déesses). Vespasien consacre son règne sous le patronyme d’Isis et de Magna Mater. Isis se diffuse en Gaule via les ports marchands de Narbonnaise. Dame de Flot, Isis est aussi la protectrice de la navigation maritime et de la flotte frumentaire (flotte du blé égyptien). C’est elle qui ouvre la saison de la navigation en Méditerranéenne (la navigation est autorisé qu’une partie de l’année).

Les déesses mères

                L’aisance à laquelle ces deux cultes se sont installés en Gaule s’explique par l’importance que les Gallo-romains accordent au point de ce culte, déjà bien présent en Gaule à travers le culte des déesse-mères. En effet, parmi les offrandes et ex-voto, un grande nombre de figurines ont la forme d’attraits féminins, souvent exagérés, tels que des bassins, des poitrines, des seins voire le sexe (on trouve aussi de représentations sexuels masculines). A côté, des représentations d’enfants expriment un désir de maternité. Les ex-voto appellent à des vœux de naissance et de guérison d’enfant. Ces vestiges témoignent l’importance d’un culte majeure lié à la fécondité et à la maternité. Ces offrandes sont destinées à de petites divinités protectrices : les déesse-mères. Les inscriptions les nomment le plus souvent Madrae ou Matrones (plutôt en Gaule Cisalpine), ou plus rare Madrae. Ces termes suivent des probables noms de divinité, interprétés comme les déesses. Celles-ci sont très nombreuses, laissant supposées à des divinités locales et topiques.

                Ainsi, ces termes qualifient ces divinités représentées par un corps féminin, souvent assis, tenant des attributs, allaitant des enfants. Certaines déesses tiennent comme une corne d’abondance, révélant un autre pouvoir lier à l’abondance. Symbole de maternité et de forces créatrices, certains travaux associent ces déesse-mères à la nature, et ainsi personnifiaient la puissance fécondante de la terre. Notamment, dans ce culte des déesses-mères se retrouvent essentiellement des sources d’eau. En effet, parmi les déesses-mères, on compte aussi les nymphes. Ces petites divinités protectrices sont d’ailleurs les plus connus et témoignent d’un culte majeur de la religion gallo-romaine.

Culte des eaux

                La dévotion qu’accorde les gaulois pour les sources et les cours d’eau est reconnue comme le plus important culte en gaule gallo-romaine. C’est aussi le mieux documenté par les sources écrites et l’archéologie. Le culte des eaux serait antérieur à la conquête, puisse que des dépôts celtiques sont retrouvées dans les sources. Même si certains historiens doutent de l’existence d’un vrai culte de l’eau ou de vraies divinités des eaux avant la conquête. Il est vrai l’idée d’une origine ancienne du culte repose sur une documentation romaine tardive et peu authentique. Ce qui est certain, c’est la longue prospérité de ce culte durant l’empire.

                A la lecture des ex-voto déposé près des sources, cette religiosité s’exprime sous plusieurs formes. Le culte des eaux guérisseurs, vénérés près des fontaines et des sources chaudes est le plus visible. Les vœux appelant à la guérison sont en effet les plus nombreux et des divinités importantes sont dotées de cette vertu. Mais il existe forme de dévotion dans les cours d’eau et des gués, moins bien défini. Bien qu’aucun élément factuel ne l’atteste, le culte des eaux devait s’enrichir de dévotions particulières et personnelles. Ce culte s’exerçait au sein des Nymphées, sanctuaires des eaux caractéristiques, comme des fontaines monumentales, des autels ou des grottes aménagées

                Ces vertus divines des eaux sont incarnées et protégées par des divinités mineures appelées nymphes. Les inscriptions et autres documentations nous fournissent une liste colossale de ces divinités. Parmi les plus citées, Divona/devona et Axona sont des déesses protectrices des fontaines. Mais aussi Damona déesse probable des eaux thermales, associés avec le dieu des eaux chaudes Borvo. Au premier regard de cette longue liste, une divinité est attribuée à chaque source et cours d’eau. Beaucoup des noms de divinités des eaux sont topiques et on peut les retrouver dans les noms des villes. Exemple : Grannus = grand ; Nerius = Neris ; Luxovius = Luxieuil ; Ivaas = Evaux ; Glan = Glanum.

Pline disait d’ailleurs que « des eaux sortent des noms variés de divinités et fondent des villes » (Augent numerum dearum nominibus variis, urbesque condunt (naturae historiarum libri XXXI, 2,4)

                Pour certains historiens, cette diversité de divinités, ainsi que les différents types d’ex-voto et la nature des sanctuaires, semblent démontré d’une expression religieuse très riche et complexe. Selon G. Bachelard, Dans la psychologie des gaulois, toutes sources d’eau étaient des sources spirituelles d’où émanait une énergie, matérialisée par les nymphes. La qualité spirituelle accordée aux eaux serait plus large. Outres, leurs vertus curatives les sources d’eau seraient la demeure des dieux, d’où on peut communiquer avec eux (même aux divinités non liées à l’eau). Un grand nombre de sanctuaires sont construits et fonctionnent près d’une source d’eau. En exemple, dans la guerre des Gaules, César obtient la reddition d’Uxellodunum en tarissant les sources de l’oppidum. Les gaulois ont alors cru être abandonnés par leur divinité.  Delà s’expliquerait nombre des pratiques religieuses exercées autour des sources d’eau, notamment les offrandes et les ex-voto.

II. Communiquer avec dieux : entre offrandes et hommages.

                Les offrandes sont d’évidence la première forme d’acte de dévotion, il est difficile de distinguer le dépôt volontaire de l’accident, le geste profane de l’acte cultuel. La prudence amène à exclure un grand nombre de dépôt, sans parler des pertes du aux aléas au temps. Mais malgré tout, la quantité d’exemple attesté est colossale. Les offrandes participent à l’identification et la datation des lieux de culte. De ces offrandes, les ex-voto sont les plus caractéristiques.

Les ex-voto :

                Les ex-voto sont les offrandes les plus couramment retrouvées et sont une source d’information inestimable pour la compréhension du rôle des divinités. Un ex-voto est un objet déposé dans un lieu sacré (la cella des sanctuaires ou au fond d’une source), en remerciement ou appelant à un vœu adressé à une divinité.

                Ces objets peuvent êtres de différentes formes et matières. De bois, sur pierre ou en métal, les ex voto peuvent être autant des statuettes ou des stèles que de simples plaques de bronze, de monnaies, ou des tessons de céramiques ou de tuiles. Tous ces objets servent de supports à des inscriptions ou de représentations, gravées ou peintes, diverses et variées. Ces dessins sont interprétés comme de représentations de l’objet du vœu. La signification de beaucoup d’entre eux est encore inconnue.

                Certains de ces représentations évoquent des parties anatomiques du corps humains ou des organes. Ces dessins évoqueraient une maladie ou une blessure dont on souhaiterait la guérison. Des statuettes ont des représentations humaines, tenant des objets (des outils, un fruit voir tenant un chien). Ces ex-voto appelleraient probablement à la fortune. D’autres statuettes sont des représentations d’animaux, peut-être souffrant. On a aussi des bijoux sur lesquels est gravé un texte votifs. Pour P. Vassel, les représentations font références aux maux et aux malheurs pour prier la guérison ou obtenir la fortune. Les textes nous en témoignent : Comme césar qui dit « ceux qui sont atteints de maladies graves et ceux qui vivent dangereusement sacrifient des victimes humaines ou en font le vœu…) (De Bello Gallico, VI, 16) ou un passage de Grégoire de Tours (« … » ils déposaient des membres de forme humaine qu’ils sculptaient en bois quand quelque partie du corps était atteinte par la maladie (…) (Vitae patrum, VI, de sancto Gallo episcopo).

                Tous ces objets sont retrouvés essentiellement aux fonds de sources d’eau. Au regard des nombreux tessons de céramiques retrouvés et reconstitués, ces ex-voto étaient déposés dans l’eau dans un contenant (vases ou cruches) sur lequel figure une inscription citant la divinité adressée. L’un des sites les plus connus est le sanctuaire des sources de la seine, où plusieurs centaines d’ex-voto divers ont été retrouvés. 

Libations et divinations

                Pour ces pratiques, seules les textes et parfois les inscriptions, peuvent en témoigner. Mais les informations manquent de détails. Beaucoup des sources sont des mentions dans les textes de chrétiens, appelant à la condamnation et à l’interdiction de ces pratiques. La nature de ces documents, subjectifs et parfois exagérés, oblige à une lecture critique et prudente. Des objets archéologiques peuvent témoigner de ces pratiques, si leur interprétation est confirmée.

                L’incubation. D’après Nicambre ou Tertulien (De anima, 57), les Celtes dormaient auprès des cendres de leurs morts, afin de voir en rêve leur propre fins. La pratique de l’incubation consiste a faire endormir un individu, un malade dans un sanctuaire, afin que la divinité lui envoie un songe. L’individu s’endormait après l’absorption d’eau sacré préparé. F. Benoit atteste de cette pratique dans les sanctuaires de Nîmes, Glanum ou bien Sanxay, suivant des pièces particulières. Mais en réalité, la démonstration de telles pratiques par l’archéologie est compliquée, voire impossible, par le simple aperçu des pièces annexes aux temples.

                Le concile de Valence, en 374, fit condamner le rite de l’ablution. Ce rite consiste à propager d’eau et à se laver dans un but de purification. Pline l’ancien l’énonce dans son histoire naturelle, que les Gaulois confiait à l’eau, un rôle d’instrument de purification et du d’ablution visant à consacrer une victime (animale) (la lustration sacrificielle) ou à préparer le maître de cérémonie à son office (l’ablution purificatoire). A Jublains, un petit bâtiment accolé au temple comprend un bassin d’eau, visiblement chauffé. Ce bâtiment serait destiné aux prêtres qui accomplissaient des rites d’ablutions. Aussi, une fontaine demi-circulaire ou vasque a été aménagée entre deux colonnes du portique oriental. Les visiteurs effectuaient une toilette avant de pénétrer dans le temple La religion antique imposait de se purifier sans arrêt, notamment avant tout sacrifice. Les vasques et bassins sont les seuls témoignages archéologiques directs.

                Sur le site du temple capitolin d’Alésia, neuf pots à couvercle, sont retrouvés intactes, autour d’un enfoncement ovale dans le sol (logette). Ces vestiges seraient une cuve à libation. La libation est l’un des rites les plus communs, pour ne pas l’oublier. Nombreuses sont les sources qui expliquent l’importance de ce rite de partage et d’offrandes envers les dieux. Cette pratique consiste à verser un liquide (du vin par exemple) sur le sol ou sur la flamme sacré d’un sanctuaire, tel une offrande à la divinité. Beaucoup de tessons d’amphores sont retrouvés dans les sanctuaires. Les analyses taphonomiques en relèvent leur contenu, essentiellement du vin. La libation s’effectue à l’aide d’une coupe hémisphérique (phiale), ou bien d’un oenochoé (carafe à anse) et d’une louche appelé Simpulum.

            Bien qu’aucun élément ne l’atteste clairement, on peut supposer que les dévots effectuaient des pèlerinages vers les lieux saints afin de faire des vœux ou rendre hommage à des divinités. On peut aussi évoquer les mystérieuses tablettes astrologiques de Grand, découvertes dans les Vosges, en 1968. Au-delà, ces vestiges surprenant, la Gaule nous a encore livré peu d’indices de divinations, bien que la pratique soit attestée dans l’empire, amenant à en tenir compte. Cicéron nous atteste l’importance de la divination avant la conquête (De Divinatione, I, 1). On connaît notamment les Sortes Sanctorum, rites divinatoires d’origine gaulois basé sur un tirage au sort par des dés.

III. Les pratiques communautaires : Fêtes et processions et jeux civiques ?

                Les fêtes religieuses civiques rythmaient la vie annuelle des cités. Les autorités étaient en charges d’entretenir un calendrier annuel, donnant les jours fériés (dies festi) et les jours de sacrifices (sacra fieri publicae) et des jeux (ludi) (d’après les lois d’Urso et la d’Irni). Aujourd’hui, aucun calendrier public officiel n’a été retrouvé en Occident romain. Miraculeusement,  Les « maigres » fragments de deux calendriers (non civiques) sont reconnus dans les sanctuaires sequanes de Coligny et de Villards d’Heria. Ces documents s’avèrent être une liste des jours fastes et néfastes, sans mention de divinité ou sur la nature de cérémonies. Certaines inscriptions peuvent citer une fêtes particulières, comme l’une retrouvée à Limoge, évoquant la fêtes des dix-nuits. Mais ce sont surtout des récits écrits, à l’échelle de l’empire, qui nous fournissent des descriptions de cérémonies que l’on peut corroborer avec des cités gauloises, suivant les divinités attestées. Les duumvirr soumettent au vote le montant des dépenses liés aux cérémonies, aux sacrifices, aux jeux et la part des repas officiel réparti entre citoyens.

Sacrifices

                Les représentations de sacrifices sont encore quasi-inexistantes en Gaule. J. Toutain en recense à peine 5. De même, la Gaule ne conserve aucune loi sacrificielle, de compte-rendu de rituel et les inscriptions sont tout aussi muettes. Nos connaissances reposent sur les témoignages écrits contemporains ou tardifs à l’échelle de l’empire et par l’archéologie.

                En Archéologie, l’acte sacrificiel se décèle à travers des traces de combustions particulières, mais surtout via les dépôts organisés d’ossements (et parfois des instruments sacrificiels). En général, parmi les ossements retrouvés, le porc représente la moitié des occurrences, suivit de près par le moutons puis, plus rare, la chèvre et le bœuf. Mais les espèces peuvent plus diverses (poule, cheval, sangliers, chiens, etc). A Entrammes, dans un bâtiment annexe du temple, des ossements de porcins, bovins et ovins sont retrouvés. Le temple de Vertault abritent les ossements de près de 200 chiens et 42 chevaux, 8 moutons et 2 bœufs, datant du début de notre ère).

                Mais les dépôts doivent être analysés avec prudence. Les sanctuaires étaient aussi des lieux de repas et les dépôts peuvent contenir des restes de simples repas (rituels ou profanes). Les traces de coupe nette sur les os de la nuque des crânes permettent de distinguer les espèces. Mais, la découverte de ces traces est exceptionnelle.

Spectacles

                Sur ce sujet aussi, quasiment aucun document n’évoque les jeux cérémoniels en Gaule. Dans ses Annales, Tacite fait mention de gladiateurs gaulois, que les Eduens nomment « Cruppellarii ». Dans ses Historia, ce même auteur nous décrit un numus qui se serait dérouler à Lyon en 69 ap J.C où un insurgé Boiens est livré aux lions. On sait aussi que de Uenationes se déroulaient chez les Mediomatriques et les parisii. Mais on ignorer si ces spectacles se produisaient dans un cadre religieux. Mais les nombreux exemples de théâtres construits dans des complexes sanctuaires partout en gaule en attestent.

                Les prêtres avaient en charge (munus) d’organiser des spectacles lors de célébrations religieuses. Ces spectacles pouvaient être des numera (gladiature), des Uenationes (chasses) et des Ludi Scaenici (représentations théâtrales). On ignore laquelle de ces catégories étaient privilégié, ni pour pour quelle divinité. On ignore si les numera étaient programmé par un édit ou libre d’organisation.

                Selon la loi de la colonie d’Urso, en Bétique, les Duumvirr doivent organiser 4 jours de munus pour la triade capitoline et à l’ensemble des divinités et aux édiles 3 jours aux cirques ou au forum pour Venus, le choix de spectacles étaient libres. On peut supposer le même schéma pour les cités des Gaules, faute d’élément plus directs. Selon des inscriptions retrouvées à Sens : par les largesses d’un certain Sollemnis, sacerdos Romae et Augusti, 32 paries de gladiateurs ont combattu durant 4 jours, représentation évaluée à 332 000 sesterces. Un montant si élevé signifie que ces spectacles était rare (1 à 2 par an).

Processions

                Le plus souvent les processions se déroulaient le long des voies sacrées qui menaient aux temples. Des représentations sur des autels, comme ceux retrouvés à Glanum, Metz ou dans des temples de Cybèle, nous permettent d’imaginer l’organisation et le déroulement de ces processions. Guidés par des prêtres, des affranchis portent une représentation divine en effigie suivit des chanteurs, danseurs et musiciens. Des restes d’instruments, conforme aux représentations, ont été retrouvés (Cymbale, flûte de pan, syrinx). C’est d’ailleurs en Gaule, dans le Jura à Crozon, que fut découverte la seule cymbale votive, datant du 2e siècle, portant l’inscription « Matri Deum Camellius tvtor ex voto ».

Conclusion :

                Tous ces cultes, les déesse-mères, le culte des eaux, et les diverses pratiques associées visent à apporter une réponse ou une solution à difficulté de la vie. Les déesse-mères sont ainsi une réponse à aux risques de la conception et fragilité de l’enfant. Les dévotions aux nymphes permettent d’espérer une solution aux maladies et blessures, d’espérer une guérison. Les divinités mineures topiques, domestiques et liés aux activités servent à assurer protection ou la fortune des entreprises. Nous savons que dans le monde romain, les spectacles font partie intégrante de la vie religieuse. À l’occasion des grandes fêtes, s’y déroulaient des cérémonies, des concours de théâtre, de poésie, des chants, des musiques, des processions durant lesquelles plusieurs milliers de personnes pouvaient y assister. Mais les offrandes et les ex-voto restent la forme d’acte de dévotion la plus présente. Les fidèles interrogeaient individuellement les dieux, par des vœux ou des rites de divinations. Toutes ces pratiques prospèrent au Haut-empire. Mais l’avenir s’annonce incertain….

Exemples de dédicaces :

Numinibus / divor(um) Aug(ustorum) in /honorem domus / [d]ivinae Iul(ia) Tiberina Q(uinti) Iul(ii) // [Fl ?]avi uxo(r) (centurionis) l[e]g(ionis) XX Val(eriae) Vic(tricis) ae/des Matri d[eu]m et Isidi ex voto / de [s(ua) p(ecunia) f(ecit) vel ref(ecit) ?] s(olvit) l(ibens) m(erito). “Aux numina des divins Augustes, en l’honneur de la maison divine, Iulia Tiberina, épouse de Quintus Iulius [Fl ?]avius, centurion de la XXe légion Valeria Victrix, [a fait élever ? / restaurer ?] à ses [frais ?] les temples (aedes) pour la Mère des dieux et Isis, en accomplissement d’un vœu, et s’est acquittée (de celui-ci) de bon gré et à juste titre.” (Schaub, 2007 (ph) (AE, 2006, 864) ; RICIS Suppl. II 610/0301. )


L. Pacilius Taur(us), / sac(erdos) Matr(is) magn(ae) / et Suriae deae et sac/ror(um) Isidis, v(ixit) a(nnos) LXV, // et L. Publilius Auctus / pater eius, v(ixit) a(nnos) LXX, et / Publilia L(ucii) l(iberta) Nice mater / eius, v(ixit) a(nnos) C, h(ic) s(iti) s(unt). “Lucius Pacilius Taurus, prêtre de la Grande Mère et de la Déesse Syrienne, des mystères d’Isis, qui vécut 65 ans, ainsi que Lucius Publilius Auctus, son père, qui vécut 70 ans et Publilia Nice, affranchie de Lucius, sa mère, qui vécut 100 ans, sont enterrés ici.” (CIL IX 6099 ; Silvestrini, 1980-1987 ; Silvestrini, 1989, p. 75-80 (AE, 1989, 199) ; RICIS 505/0301 )

Illustrations :

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Par Maccleod

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