Grimoire : Les Clavicules de Salomon

Parmi tous les grimoires de magie, un nom traverse les siècles avec une aura de mystère qui supplante tous les autres : les Clavicules de Salomon. Attribué au roi légendaire de la Bible, ce texte occulte dévoilerait les secrets des invocations et des pentacles, mêlant sagesse divine et pouvoir sur les esprits. Derrière ce livre se cache l’un des plus grands mythes de la magie ancienne.

La légende de Salomon 

Le roi Salomon est l’une des figures majeures de l’histoire judéo-chrétienne. Si son existence historique ne peut être prouvée, sa légende demeure profondément ancrée dans l’imaginaire collectif. 

Salomon est le fils du roi David, souverain de la monarchie unifiée d’Israël, et de Bethsabée, épouse qu’il arracha à son premier mari. Pourtant, Salomon n’est ni l’aîné ni l’héritier légitime du trône. Malgré cela, c’est lui qui succède à son père et devient roi d’Israël. Son nom proviendrait du mot shalom, qui signifie « paix » en hébreu, et il est investi de la mission d’apporter cette paix à son royaume après les campagnes militaires de son père. La tradition biblique dresse un portrait élogieux de Salomon. Au début de son règne, Dieu lui apparaît en songe et lui offre de choisir un don. Plutôt que la richesse ou la puissance, Salomon demande la sagesse pour gouverner avec justice. Ce choix divin lui confère une renommée exceptionnelle et le distingue parmi les rois d’Israël.

Souverain bâtisseur, Salomon consolide son autorité en réprimant les rébellions et en fortifiant les villes du royaume. Il rend la justice en personne, faisant preuve d’un discernement légendaire, comme l’illustre l’épisode du jugement des deux femmes revendiquant la maternité d’un même enfant. Il accomplit également l’un des plus grands projets de son père : l’édification du Temple de Jérusalem, sanctuaire dédié au Très-Haut. Pour ce faire, il sollicite l’aide du roi Hiram de Tyr, qui lui fournit les artisans et les matériaux nécessaires à cette entreprise colossale. Son règne est marqué par l’opulence et la prospérité. La légende raconte que la reine de Saba, fascinée par sa sagesse et ses richesses, entreprit un long voyage pour le rencontrer. Éblouie par son savoir et son faste, elle devint, selon certaines traditions, son amante et lui donna un fils.

Les immenses richesses de Salomon proviennent en grande partie de ses mines d’or, mais aussi du commerce maritime. Avec le soutien du roi de Tyr, il fait naviguer ses navires jusqu’à la lointaine Tarsis pour en rapporter des pierres précieuses, de l’ivoire et d’autres trésors exotiques. Cependant, la Bible ne se contente pas de dresser un portrait idyllique du souverain. Outre sa sagesse et son faste, Salomon est décrit comme un homme passionné par les femmes, accumulant selon les textes plus de 700 épouses et un nombre incalculable de concubines. Le luxe démesuré de son palais entraîne une augmentation des impôts, ce qui finit par peser sur la population. Mais le plus grand péché de Salomon aux yeux de Yahvé ne réside ni dans sa démesure ni dans son goût pour les plaisirs terrestres. Son crime impardonnable est son laxisme envers les cultes païens. Sous son règne, des sanctuaires dédiés à d’autres divinités fleurissent en Israël, rivalisant avec le Temple de Jérusalem. Cette tolérance attise la colère divine.

Yahvé décide alors de punir le royaume. Toutefois, par égard pour David, Il épargne Salomon de son vivant. La malédiction ne s’abattra qu’après sa mort, sous le règne de son fils Roboam. À la mort de Salomon, Israël est encore un royaume puissant. Pourtant, dès l’accession au trône de son fils, le peuple se soulève. Une large partie du territoire fait sécession, marquant la fin de la monarchie unifiée. Salomon en sera le dernier souverain, et son héritage, aussi grandiose que fragile, ne lui survivra pas.

Le testament de Salomon

Grimoire salomon

Ce n’est qu’à partir du IIᵉ siècle av. J.-C. que la légende d’un Salomon magicien commence à émerger. Le roi d’Israël aurait été un astrologue accompli et aurait possédé de puissants remèdes magiques à base de plantes, capables de guérir toutes sortes de maladies. Il aurait codifié son savoir sur les murs du Temple de Jérusalem, y inscrivant notamment des formules magiques destinées à soumettre les démons. Ce précieux héritage aurait disparu au VIIᵉ siècle av. J.-C., lorsque le roi de Juda, Ézéchias, fit recouvrir ces inscriptions, les jugeant hérétiques. Ironie du sort, des années plus tard, Ézéchias tomba gravement malade et, pris de remords, se repentit d’avoir fait effacer la sagesse du vieux roi.

Au Ier siècle de notre ère, l’historien Flavius Josèphe contribue à façonner l’image d’un Salomon thaumaturge et exorciste. Selon lui, le souverain possédait le pouvoir de contrôler les démons grâce à de puissantes formules, faisant de lui un véritable mage. Il aurait rassemblé ses connaissances dans d’innombrables livres, constituant ainsi un corpus de savoir ésotérique.

Le plus ancien texte que nous connaissions sous la forme d’un grimoire magique remonte à une période située entre le IIᵉ et le Vᵉ siècle de notre ère. Il s’agit du Testament de Salomon, un texte pseudépigraphe attribué au roi mais en réalité rédigé par un auteur chrétien ou un Juif hellénisé. Ce procédé visait à légitimer le contenu en le rattachant à une figure biblique prestigieuse. Le Testament de Salomon relate comment le roi aurait reçu ses pouvoirs ainsi qu’un anneau magique de la part de l’ange de Dieu, Michel. Cet anneau serait orné d’une pierre gravée d’un sceau, comprenant une étoile à six branches — couramment appelée Sceau de Salomon — ainsi qu’un pentagramme, une étoile à cinq branches, accompagnés de divers noms et mots magiques.

Le récit décrit les circonstances dans lesquelles Salomon acquiert cet anneau et la connaissance qui en découle, durant la construction du Temple de Jérusalem. Selon le texte, des démons harcelaient les ouvriers du chantier. Face à cette menace, Salomon adressa une prière au Seigneur pour obtenir le moyen de les maîtriser. L’ange de Dieu exauça sa requête en lui remettant l’anneau magique. Grâce à cet artefact, Salomon captura un premier démon et l’obligea à lui révéler son nom ainsi que ses secrets. Il le contraignit ensuite à convoquer son maître, Belzébuth, qui fut à son tour capturé. Le roi força alors le prince infernal à lui dévoiler le nom et les attributs de tous ses subordonnés. S’appuyant sur la puissance des pentacles, Salomon invoqua et emprisonna un à un les démons, qu’il réduisit en esclavage. Il les obligea à travailler à l’édification du Temple, mais utilisa également leurs pouvoirs pour prédire l’avenir et acquérir une connaissance illimitée.

Ainsi, le Testament de Salomon se présente comme un véritable traité de démonologie et d’astrologie, détaillant les pentacles nécessaires à l’invocation et au contrôle des esprits. À l’origine rédigé en grec, le texte fut ensuite traduit en latin, en hébreu, puis en arabe, notamment après la conquête du Proche-Orient et de l’Égypte par les musulmans. C’est sans doute ce texte qui influença la vision du roi Salomon dans le Coran, où il est décrit comme ayant la capacité de parler aux animaux, de maîtriser les éléments et de commander aux Djinns grâce à un anneau magique. Rappelons que le Coran, rédigé au VIIᵉ siècle de notre ère, est bien plus tardif que la Bible. À cette époque, le Testament de Salomon circulait déjà dans plusieurs langues et avait engendré de nombreuses traditions populaires autour de la figure du roi magicien. Mais c’est en Europe, au sein des milieux occultistes juifs et chrétiens, que ce texte allait progressivement évoluer pour donner naissance à la célèbre Clavicule de Salomon, un grimoire ésotérique majeur de la tradition magique occidentale.

Artefacts Magiques : L’Héritage de l’Anneau de Salomon

Le Testament de Salomon, dont la rédaction est estimée entre le IIᵉ et le Vᵉ siècle de notre ère, s’inscrit dans une longue tradition de récits où des artefacts magiques confèrent un pouvoir sur des entités surnaturelles. L’anneau de Salomon, en particulier, rappelle d’autres légendes où un objet enchanté devient le pivot d’une histoire de pouvoir, de domination et parfois de malédiction.

Un parallèle évident peut être établi avec le conte d’Aladin et la lampe magique, popularisé par Les Mille et Une Nuits. Dans cette version médiévale du mythe de l’artefact enchanté, c’est une lampe – et non un anneau – qui permet d’invoquer une créature surnaturelle, le génie, soumis à son détenteur. On y retrouve cependant un motif similaire : un jeune homme modeste accède à un pouvoir incommensurable grâce à un objet magique, mais ce pouvoir peut lui être retiré à tout moment, notamment par la ruse d’un adversaire.

Dans un registre plus occidental, la saga des Nibelungen – dont la première version connue date du XIIIᵉ siècle – met en scène un anneau aux propriétés magiques, forgé dans un or maudit et capable d’accorder une puissance absolue à son possesseur. Ici, la possession de l’anneau entraîne la convoitise et la tragédie, menant inexorablement à la ruine de celui qui le détient. Ce motif du pouvoir corrupteur n’est pas présent dans le Testament de Salomon, où l’anneau reste un don divin destiné à exécuter la volonté du Très-Haut, sans conséquences négatives directes pour son propriétaire.

Enfin, il est impossible de ne pas évoquer Le Seigneur des Anneaux de J.R.R. Tolkien, où l’Anneau Unique reprend et synthétise plusieurs de ces traditions. À la manière de l’artefact de Salomon, il confère à son porteur un pouvoir considérable, mais comme l’anneau des Nibelungen, il s’accompagne d’une malédiction inévitable, corrompant quiconque cherche à l’utiliser. Là où Salomon use de son anneau pour soumettre les démons et édifier le Temple de Jérusalem, l’Anneau Unique ne sert qu’à assujettir et détruire, illustrant ainsi une vision plus sombre du pouvoir et de son emprise sur l’âme humaine.

Ces récits témoignent d’une fascination universelle pour l’anneau comme symbole du pouvoir absolu. Qu’il soit un instrument divin, un objet maudit ou un outil de domination, il reste l’incarnation du lien entre le monde matériel et les forces invisibles, un attribut du souverain, du magicien ou du tyran. L’anneau de Salomon, bien que souvent éclipsé dans la culture populaire par ces récits plus récents, n’en demeure pas moins une des premières grandes expressions de ce mythe intemporel.

Le Grimoire : Claviculas Salmonis

Grimoire Salomon

La plus ancienne mention des Clavicules de Salomon remonte au XIVᵉ siècle. Aucun manuscrit ne nous est parvenu de cette époque, mais un texte de Pietro d’Abano, rédigé en 1310, en atteste l’existence. Les manuscrits connus datent pour la plupart d’une période comprise entre le XVᵉ et le XVIIIᵉ siècle. On en recense 122 portant le titre de Clavicula Salomonis, avec des variantes importantes selon les versions et les langues. Parmi eux, 15 manuscrits en grec semblent être les plus anciens. Ils présentent une structure commune, divisée en deux parties composées d’une trentaine de chapitres. Les versions latines apparaissent ensuite, suivies des traductions en italien, en français, en anglais, en allemand, et en hébreu. Les titres varient, bien que le contenu de ces textes provienne d’une source commune.

Il existe également plusieurs grimoires dérivés des Clavicules de Salomon. Parmi les plus connus, on peut citer :

  • Le Lemegeton Clavicula Salomonis (aussi appelé Dragon Rouge), un grimoire anonyme du XVIIᵉ siècle, qui semble être une compilation de cinq textes plus anciens. L’occultiste Éliphas Lévi le considère comme une contrefaçon de la véritable Clavicula Salomonis, en raison de son contenu centré sur les pactes diaboliques.
  • La Poule Noire ou la Science des Talismans et Anneaux Magiques, un texte du XVIIIᵉ siècle qui reprend une grande partie des éléments des Clavicules de Salomon, tout en y intégrant des éléments issus d’autres grimoires circulant à l’époque.
  • Le Grimorium Verum, aussi appelé Les Véritables Clavicules de Salomon. Ce texte est attribué à un certain Alibeck l’Égyptien et aurait été écrit en 1517. En réalité, il date du XVIIIᵉ siècle et n’a de lien avec Salomon que par le nom qu’il revendique.

Enfin, il existe de nombreux grimoires se présentant sous le titre de Grande Clavicule de Salomon. Ce titre est paradoxal, car Clavicula Salomonis signifie littéralement « Petites Clés de Salomon », ce qui rend l’idée d’une « grande » version incohérente. Ces différents grimoires sont avant tout des traités de démonologie. Ils proposent des formules et des pentacles permettant d’invoquer les démons et de les soumettre à la volonté du mage. Il s’agit donc de livres de magie opérative.

Pour analyser le contenu du texte, j’ai choisi de me baser sur les manuscrits grecs, qui sont les plus anciens et, si l’on peut dire, les moins obscènes. La Clavicula Salomonis s’ouvre par un prélude relatant la vie légendaire du roi Salomon, la disparition de son livre magique, puis sa redécouverte par un autre magicien. Ce procédé renvoie à la notion de texte pseudépigraphe : en attribuant l’ouvrage à un personnage mythique, on lui confère une légitimité et une ancienneté fictives. Le prélude se conclut par quelques préceptes moraux qui peuvent sembler en contradiction avec la suite du texte.

La première partie débute par des tables de correspondances astrologiques, expliquant l’influence des planètes et les moments propices aux opérations magiques selon l’objectif recherché. Suit un inventaire du matériel du mage et des rituels de consécration des objets nécessaires : épée, baguette magique, chandelles, et autres instruments rituels. Le texte présente ensuite divers rituels d’enchantement et de malédiction. Ceux-ci restent relativement sommaires et n’entrent pas encore dans le cadre de la théurgie ; ils rappellent plutôt les pratiques de la sorcellerie populaire, enrichies de prières et de noms divins. Les chapitres suivants abordent les purifications rituelles et les exorcismes, ainsi que la préparation du magicien aux opérations complexes. On retrouve ici la notion de jeûne et de longues périodes de préparation, qui peuvent durer plusieurs jours avant l’acte opératoire. La première partie se clôt sur des instructions concernant la fabrication des plumes pour l’écriture rituelle, l’usage du sang de différents animaux pour tracer les pentacles, ainsi que la préparation des parchemins vierges.

La seconde partie plonge dans les pratiques théurgiques et les invocations. Elle s’ouvre par une introduction aux lois d’analogie zodiacale et planétaire, avant d’aborder le cœur du sujet : les sceaux magiques et les pentacles d’invocation, dont le nombre varie selon les manuscrits. La Clavicula Salomonis s’inscrit ainsi dans une tradition de « Haute Magie », qui s’oppose à la sorcellerie populaire, plus pragmatique et liée aux préoccupations du quotidien. Contrairement aux grimoires infernaux, elle ne contient aucune référence explicite aux pactes diaboliques — exception faite du Lemegeton, qui décrit en détail ces procédés.

Goétie et Théurgie : Deux Visions de la Magie Solomoniène

La Clavicula Salomonis appartient à la tradition de la magie cérémonielle, où l’on distingue deux grandes approches : la Goétie et la Théurgie.

La Goétie, qui tire son nom du grec goēs (sorcier, enchanteur), désigne l’art d’invoquer et de contraindre les esprits, notamment les démons. Cette approche repose sur l’idée que certaines entités invisibles peuvent être utilisées pour obtenir des connaissances secrètes, exécuter des ordres ou révéler l’avenir. L’une des branches les plus célèbres de cette magie se retrouve dans le Lemegeton, où les soixante-douze démons, prétendument soumis à Salomon grâce à son anneau et ses pentacles, sont catalogués avec leurs attributs et les méthodes pour les contraindre.

À l’opposé, la Théurgie est considérée comme une magie divine et pure, visant non pas à asservir des esprits inférieurs, mais à s’élever vers des entités supérieures, voire à communiquer avec Dieu lui-même. Cette approche, héritée du néoplatonisme et du gnosticisme, conçoit la magie comme un outil d’illumination spirituelle plutôt qu’un moyen d’acquérir des pouvoirs matériels. Dans les Clavicules de Salomon, on retrouve des éléments théurgiques à travers les prières, les invocations aux anges et l’usage des noms divins, en contraste avec la Goétie plus brutale du Lemegeton.

La figure d’Éliphas Lévi (1810-1875) joue un rôle clé dans la redécouverte et la réinterprétation de la magie solomoniène au XIXᵉ siècle. Cet occultiste français, considéré comme l’un des pères de l’ésotérisme moderne, tente de réconcilier la tradition magique médiévale avec une vision plus mystique et philosophique. Dans son ouvrage majeur, Dogme et Rituel de la Haute Magie (1854-1856), il évoque à plusieurs reprises la magie de Salomon, qu’il considère comme un système complet basé sur la science des correspondances et l’harmonie des forces occultes. Contrairement aux praticiens du passé, Lévi rejette l’idée d’une magie purement démoniaque et insiste sur l’importance de l’équilibre entre la lumière et les ténèbres. Il critique notamment les grimoires comme le Lemegeton, qu’il considère comme des déviations corrompues de la véritable Clavicula Salomonis. Lévi introduit également le concept du Grand Arcane, où il associe l’ésotérisme salomonien aux symboles kabbalistiques et aux mystères de l’alchimie. Il reprend le motif du Sceau de Salomon (étoile à six branches), qu’il associe à l’équilibre des forces cosmiques et aux principes hermétiques. Son influence sera immense sur les occultistes du XXᵉ siècle, notamment dans la Golden Dawn et la franc-maçonnerie mystique.

Avec l’avènement de la littérature fantastique et horrifique du XXᵉ siècle, la figure de Salomon et ses grimoires magiques inspirent une tout autre mythologie. H.P. Lovecraft (1890-1937), maître du récit d’horreur cosmique, reprend le concept des anciens grimoires interdits dans ses œuvres, en créant des textes fictifs comme le Necronomicon, qui emprunte certains motifs aux légendaires Clavicules de Salomon et autres traités de démonologie. Dans la mythologie lovecraftienne, la magie n’est plus un moyen de contrôler des esprits pour servir l’homme, mais un gouffre dangereux ouvrant sur des forces indicibles et inhumaines. Si Salomon asservissait les démons à l’aide de son anneau, les invocateurs de Lovecraft ne sont que des jouets insignifiants face à l’immensité des entités cosmiques qu’ils tentent d’approcher. On retrouve également dans ses récits l’idée d’un savoir perdu et dangereux, semblable à la légende du Testament de Salomon. Tout comme les inscriptions magiques de Salomon auraient été effacées par Ézéchias, les grimoires de Lovecraft sont souvent interdits, cachés ou détruits pour empêcher qu’ils ne tombent entre de mauvaises mains. Cette notion de savoir interdit, corrompant ceux qui l’étudient, trouve un écho lointain dans la tradition goétique où le pacte avec les esprits peut mener à la damnation.

Ainsi, de la magie cérémonielle médiévale aux récits d’horreur du XXᵉ siècle, l’héritage de Salomon a progressivement muté, passant d’un savoir sacré à une connaissance maudite, d’une domination des esprits à une terreur face à l’inconnu.

Conclusion

Les Clavicules de Salomon incarnent l’un des plus grands mythes de la magie occidentale. Entre tradition biblique et mystères occultes, elles ont traversé les âges, influençant sorciers, alchimistes et ésotéristes. De la Goétie médiévale aux théories d’Éliphas Lévi, jusqu’aux sombres imaginaires de Lovecraft, ces textes ont façonné la vision du pouvoir occulte. Mais derrière les pentacles et les formules d’invocation, demeure une question : Salomon fut-il réellement l’auteur de ces écrits ou n’est-il qu’un nom, posé sur un savoir ancestral dont l’origine s’est perdue dans les brumes du temps ?

Bibliographie

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