Mythologie Grecque

La mythologie est un corpus de mythes et de légendes qui forme un ensemble cohérent sur la tradition associée à une civilisation. Elle comporte des récits sur la vie des dieux et des héros ainsi que sur la place de l’homme dans l’univers. Il est important de ne pas confondre religion et mythologie, et particulièrement dans la culture grecque, d’ailleurs chaque cité-État possédait ses propres codes religieux bien que tous les citoyens crussent en l’existence de Zeus, Hadès ou Athéna. Il existe des différences notables au gré des époques et des régions bien entendu, la mythologie grecque n’étant pas une nature morte et statique établie par un dogme. La pratique du culte et les diverses cérémonies n’appartiennent pas à la mythologie mais à la religion des Grecs, et cela varie considérablement suivant les cités. Les Athéniens priaient abondamment Athéna alors que la cité de Delphes s’en remettait principalement au dieu Apollon, et que les peuples de marins s’attachaient en toute logique à Poséidon. 

La mythologie n’est pas un dogme strict mais un ensemble de récits, et la première difficulté vient des sources qui nous sont parvenues. Les auteurs grecs, et plus tard romains, offrent plusieurs versions des mêmes mythes avec des variantes entre les époques et les zones géographiques, ce qui ne facilite pas l’analyse. Pour plus de simplicité dans notre démarche de vulgarisation, nous travaillerons principalement sur les écrits du poète grec Hésiode pour la simple raison qu’il s’agit de la source la plus ancienne. Cependant nous l’illustrerons parfois avec certaines variantes des auteurs plus récents. Les Grecs étaient polythéistes et croyaient en de nombreuses divinités formant un ensemble cohérent, ce qui n’est pas le cas de tous les corpus mythologiques à travers le monde. La tradition grecque débute avec le récit cosmogonique de la création, viennent ensuite les nombreuses déités qui ordonnent le monde, lui donnant sa structure et ses lois. La mythologie grecque n’est pas apparue du jour au lendemain, mais suit un long processus de maturation et d’influences multiples. La tradition orale se transmet de poète en poète jusqu’à ce qu’elle prenne une forme écrite sous la plume d’Hésiode et d’Homère au viiie siècle av. J.-C. 

La mythologie grecque prend une place centrale dans notre étude étant donné qu’elle ne prend pas naissance uniquement via les éléments internes, mais va bénéficier de plusieurs apports externes au cours de sa gestation. Les influences asiatiques sont notables à partir de la période orientaliste, soit aux viiie et viie siècles av. J.-C., le commerce phénicien et les relations entre les cités grecques avec le monde oriental ayant profondément marqué le corpus des mythes grecs. Il faut aussi signaler les influences égyptiennes et mésopotamiennes, car il n’était pas rare que les savants grecs partent étudier les sciences et les arts dans les glorieuses villes de Babylone et de Thèbes. 

La mythologie grecque se cristallise également sur la fusion des peuples endogènes, les «Pélasges», et exogènes indo- européens «dorien, ionien, éolien et achéen» pendant le IIe millénaire av. J.-C. Les auteurs grecs nous livrent donc une synthèse ou un syncrétisme de traditions multiples, mais sous une forme cohérente et perfectionnée, qui n’a rien à envier aux mythes bibliques. C’est une tentative de réponse aux grandes questions sur l’origine de la vie et le fonctionnement de notre univers qui nous est racontée sous une forme allégorique. 

Extrait de mon livre : Arcana les mystères du monde – Les civilisations oubliées