Adonis, le cycle de l’amour – Mythologie Grecque

L’influence orientale sur la genèse des mythes grecs est, comme nous avons pu le voir avec le cycle de Kumarbi et la légende de Cadmos, palpable. Il existe de nombreux points de correspondance entre les mythes grecs et phéniciens, et notamment dans le mythe d’Adonis, qui nous permet de faire le pont entre les deux cultures grâce au syncrétisme des Grecs. 

La légende d’Adonis commence bien des années avant sa naissance, avec son grand-père, Cinyras, fondateur de la ville de Paphos sur l’île de Chypre, et marié à Cenchreis. Le couple royal donna naissance à une fille appelée Myrrha. 

Le roi et la reine se vantaient que leur fille était plus belle que la déesse Aphrodite. Courroucée, la déesse se vengea en provocant chez la jeune Myrrha un amour incestueux envers son père. Dans un premier temps, Myrrha songea au suicide, mais sa nourrice réussit à l’en dissuader et la poussa à assouvir sa passion incestueuse. Par une nuit sombre, la nourrice fit boire le père au point de l’enivrer et fit entrer la fille dans son lit. Par la suite le scénario se reproduira plusieurs fois jusqu’à ce que le père veuille connaître l’iden- tité de la femme qui le visitait chaque nuit. Myrrha était tombée enceinte, et Cinyras fit rapidement le rapproche- ment puisque aucun autre homme n’avait pu s’approcher de sa fille. Pris d’une terrible colère, il saisit une épée pour tuer sa fille qui s’enfuit en suppliant les dieux de la rendre invisible. 

Prise de pitié et de remords, car elle était responsable de la situation, Aphrodite transforma rapidement Myrrha en arbre à myrrhe, mais l’épée du roi s’abattit sur l’arbre et fendit le tronc. Neuf mois plus tard, l’arbre se coupa en deux et un enfant vint au monde. Les Naïades lavèrent le bébé avec la sève de l’arbre qui symbolisait les larmes de sa mère. 

À la naissance de l’enfant, la déesse de l’amour tomba immédiatement sous son charme et décida de le voler ou du moins de le cacher à la vue du monde. Aphrodite cacha le nouveau-né dans un coffre de bois et le confia à la garde de la reine des enfers, Perséphone. Mais la déesse du monde souterrain, avide de curiosité, à l’instar de Pandore, va ouvrir la boîte et découvrir le jeune Adonis à l’intérieur. Elle tomba également sous son charme et l’éleva dans son palais souterrain. Bien des années plus tard, Aphrodite se présenta aux enfers afin de réclamer Adonis devenu adulte. Perséphone refusa de le laisser partir, elle avait fait de lui son amant. 

Aphrodite sollicita alors le jugement de Zeus afin de régler le litige. Le roi de l’Olympe se refusa à départager les déesses et renvoya l’affaire devant le tribunal des dieux, présidé par la muse Calliope. Le but était de trouver une solution d’entente afin de ne léser aucune des déesses, tout en respectant un peu la liberté d’Adonis face à l’appétit dévorant de ses deux prétendantes. La décision finale fut une division du temps en trois parties pour Adonis. Il devait passer quatre mois de l’année avec la déesse des enfers, puis quatre mois avec la déesse de l’amour, puis enfin, il pourrait passer les quatre mois restants seul ou avec toute personne lui plaisant. Les deux déesses étaient en partie satisfaites, mais l’équilibre fut rompu lorsque Adonis décida de passer son temps libre avec la déesse de l’amour, affirmant sa préfé- rence et son choix au désespoir de Perséphone. La déesse des enfers, prise de colère, ira rendre visite au plus célèbre des amants d’Aphrodite, le dieu Arès, lui contant les aven- tures de la déesse de l’amour. Le dieu de la guerre devint furieux et mit en place sa vengeance. Adonis était un grand adepte de la chasse et se rendait régulièrement seul en forêt afin d’assouvir sa passion. 

Alors qu’il chassait sur le mont Liban, un terrible sanglier sauvage fonça sur Adonis et le perça de part en part. Des anémones naquirent de son sang et son âme descendit aux enfers en compagnie de Perséphone. Aphrodite courut vers son amant mortellement blessé, elle se piqua le pied avec une épine de rosier et son sang tomba sur des roses blanches qui prirent une couleur rouge. C’est emplie de larmes qu’Aphrodite alla trouver Zeus, le roi des dieux, et supplia qu’Adonis ne fût pas contraint de passer tout son temps avec Perséphone et pût avoir un peu de liberté pour sortir du monde des morts et être son compagnon durant les mois d’été. Par compassion, Zeus accepta la requête de la déesse. Aphrodite créa des fêtes en l’honneur de son amant, les Adonies, célébrées par les femmes en Syrie et au Liban au début du printemps pendant les périodes archaïque et classique. 

Près de la ville de Byblos coulait un fleuve qui portait le nom d’Adonis, ses eaux prenaient parfois une teinte rouge à cause des sables du désert que le vent dispersait. Les gens pensaient que c’était le sang d’Adonis qui coulait, c’était le signal du début des fêtes. 

La légende d’Adonis est le symbole de la résurrection de la nature au printemps, moment où il revient auprès d’Aphrodite après son séjour sous terre avec Perséphone. La légende reprend la même symbolique que le cycle de Baal, la mort et la résurrection du cycle perpétuel de la vie. Les vieilles civilisations disparues laissent leur héritage en dépôt dans la culture grecque via le syncrétisme mythologique. 

📚Texte issu de mon livre : Arcana les mystères du monde — les civilisations oubliées📚

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