Saint-Georges vainc le dragon

Saint-Georges, l’un des plus célèbres saints de la chrétienté, est connu pour être saint patron et protecteur de l’Angleterre. Mais c’est également le cas pour le Portugal, la Grèce et de nombreux autres pays, villes et institutions à travers le monde. La légende la plus populaire le concernant est, bien sûr, celle où il terrasse un dragon ;c’est la raison pour laquelle il est le plus souvent représenté dans son combat victorieux contre cet animal fantastique, sous la forme d’un chevalier en armure sur son destrier. Cette image a inspiré une multitude d’artistes au fil des siècles et a orné de nombreux blasons.

Selon bon nombre de sources convergentes il a vécu à la fin du troisième siècle et a servi dans l’armée romaine. Ces sources s’accordent à dire qu’il est né en Cappadoce, dans l’actuelle Turquie, et qu’il a hérité de la foi chrétienne de ses parents.

Après la mort de son père sa mère serait retournée dans sa ville natale, en Palestine, emmenant son fils avec elle. C’est là qu’il s’engagea dans l’armée romaine où il atteignit le grade de tribun, un officier supérieur.

Mais les persécutions subies par les chrétiens de la part de l’empereur Diocletien le révoltèrent et il démissionna en signe de protestation. Cet acte provoqua la colère de l’empereur qui le fit emprisonner et torturer afin qu’il renie sa foi. Voyant que les tourments qu’ils lui infligeaient étaient vains, ses bourreaux le trainèrent au sol tiré par un cheval dans les rues de la ville de Diospolis (également connue sous le nom de Lydda et qui de nos jours s’appelle Lod), avant de lui trancher la tête.

L’histoire de Saint-Georges aurait put être dans la même veine que celle de nombreux saints de la martyrologie chrétienne s’il n’y avait eu l’épisode de sa victoire sur le dragon qui lui valut une renommée universelle.

C’est dans le « Legenda Aurea », du chroniqueur italien et archevêque de Gênes du 13ème siècle, Jacques de Voragine, que l’on trouve la version la plus célèbre de ce fait d’arme légendaire qui fait de Saint-Georges un saint à part.

Selon le « Legenda Aurea », un dragon vivait dans un étang ou un petit lac situé aux environs de la ville de Silène, dans la province de Libye. Cette créature monstrueuse terrorisait toute la région et les habitants de Silène, pour contenir la furie de la bête, lui donnaient en pâture deux moutons par jour. Malheureusement cette quantité de viande se révélait insuffisante et les citoyens de la ville durent se résoudre à nourrir le monstre avec de la chair humaine.

Jacques de Voragine écrit : « Par ordonnance de la ville, un tirage au sort désignait les enfants et les jeunes gens, fussent-ils nobles ou pauvres, qui seraient livrés à l’appétit du dragon. »

Or un jour la funeste loterie désigna la fille du roi, et ce fut ce même jour que Saint-Georges passa par Silène. Il vit la princesse en proie au désarroi le plus profond, se renseigna sur ce qu’il se passait et prit la décision de tuer le dragon. Jacques de Voragine poursuit:

« Comme ils parlaient ensemble (Saint-Georges et la princesse) le dragon apparut et se rua sur eux. Saint-Georges sortit alors son épée de son fourreau, se signa et lança son cheval au galop à la rencontre du dragon. De sa lance il le blessa si cruellement que l’animal mordit la poussière. Puis il dit à la jeune princesse : « passez votre ceinture autour de son cou et soyez sans crainte maintenant. » Et le dragon suivit alors la jeune fille avec la docilité d’un animal domestique tenu en laisse.  » Une fois revenu à Silène, Saint-Georges convertit le roi et son peuple à la foi chrétienne avant de mettre à mort le dragon.

Saint-Georges devint très populaire au sein de la chevalerie du Moyen-âge. Il est dit que lors de la première Croisade une apparition du saint chevalier vint en aide aux croisés au siège d’Antioche en 1098.

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